Par Daniel ALEXIS

L’église St François d’Assise à Pamplemousses est une des plus anciennes de l’île. Voici une page d’histoire à propos de cet édifice, rénové à plusieurs reprises, et qui fait partie de notre patrimoine national.

C’est sous la colonisation française, soit en avril 1722, qu’ont débarqué à Maurice, connue à l’époque comme l’Isle de France, les prêtres qui se sont fixés pour mission de tout mettre en œuvre pour que Pamplemousses dispose d’un lieu de culte.

Ils avaient pour noms les pères Gabriel Igou et Jean Baptiste Borthon, de même les frères laïcs Etienne Lecoq et Pierre Adam, membres de la Congrégation de la mission, aussi connus comme des lazaristes. Cette congrégation a été fondée en 1625 par St Vincent de Paul. C’est grâce à la persévérance, la ténacité et la détermination du père Igou auprès des gouverneurs Denis de Nyon, Nicolas de Maupin et François Mahé de Labourdonnais, que l’église St François d’Assise fut construite.

Le père Igou est mort en 1764 et sa pierre tombale, située dans la cour de la Cathédrale St Louis, a été décrétée patrimoine national en 2007.

Avant que l’église ne soit érigée, les premières messes à Pamplemousses ont été célébrées, en septembre 1738, par le père François Parigot, dans une case construite sur un terrain que la Compagnie française des Indes orientales avait cédé aux missionnaires lazaristes.

Pendant les trois derniers mois de l’an 1738, c’est dans une chambre aménagée en oratoire dans la maison du gouverneur Mahé de Labourdonnais, soit le Domaine de Mon Plaisir (Château Mon Plaisir), que les messes sont célébrées.

En décembre 1738, ce lieu de culte est transféré en la résidence de René de Ruays, bénédictin et aumônier du conseil supérieur.

De 1740 à 1743, c’est dans une chapelle construite par les lazaristes sur leur concession que les messes sont célébrées.

Sur décision du conseil supérieur de l’Isle de France, le 25 avril 1742, la Compagnie française des Indes orientales fait l’acquisition de l’habitation de M. Boucher, – où se trouve aujourd’hui la cure -, afin qu’elle serve d’église et de presbytère. Après des travaux d’aménagement et quelques modifications, le clergé prend possession de l’habitat le 26 mai 1743.

L’inauguration a lieu en présence du père François de Rabinel, le curé, du père Igou, vice-préfet apostolique, des pères Dominique Ariette et de Ruays, de Charlotte Combaut d’Auteuil, épouse de Bertrand François Mahé de Labourdonnais et de quelques notables.

Le père Jean Dominique, curé de 1744 à 1748, ouvre une école dans le presbytère pour éduquer les enfants du quartier. En 1756, le bâtiment est totalement dévolu au logement des prêtres de la paroisse. Il a connu plusieurs restaurations dont les dernières remontent à 2013 sous la houlette du père Tadeusz Lewicki et plus récemment en 2023-2024 sous la direction du père Jocelyn Grégoire. Le presbytère est classé patrimoine national.

C’est entre 1747-1748, sous le pastorat de père Grégoire Delfolie qu’ont démarré les travaux de construction de l’actuelle église, sur le terrain que la Compagnie française des Indes orientales avait acheté en 1743. Le sanctuaire, bien qu’inachevé, a été ouvert au culte à partir de 1756. L’église a été nommée Saint François d’Assise en l’honneur du gouverneur de l’Isle de France, Bertrand François Mahé de Labourdonnais.

De 1743 à 2024, la paroisse a connu 54 curés, le premier a été le père François de Rabinel. L’actuel curé n’est autre que le père Jocelyn Grégoire.

Source : les fonds des archives du diocèse de Port-Louis.